La période "POST-CATTINAIR" avec un nouvel incident au printemps 2016 …
Après mon LIVRE sur la société CATTINAIR ...
Une Entreprise à Taille Humaine au XXème siècle et son épilogue le 22 mars 2000 (Page 216)…
La situation comptable de la SA CATTINAIR et ses filiales, dont DISA héritait en mars 2000, était la suivante (équivalence en euros courants 2015 = 1.25) :
Notre Entreprise avait été marquée pendant 40 ans par une gestion paternaliste et très sociale, intégrant participations, intéressements, primes sectorielles et stock-options !
Je pensais l'avoir remise à des managers soucieux, comme ils l'avaient promis, de sa pérennité. Intégrée dans un groupe modeste de 900 personnes, j'ignorais qu'à ce niveau le souci moderne de rentabilité prime déjà sur le bien-être des hommes...
Nous sommes au printemps 2016 et mon 3ème successeur est en Redressement Judiciaire. J'ai 85 ans ! Et JOE Beaufils, celui qui aurait pu reprendre le flambeau comme il l’avait tenté en 2010, en rassemblant nos compétences dispersées mais actives sur le marché, est malheureusement décédé.
C'est pourquoi j'ai envie, en suivant la chronologie de ce déclin, de retracer brièvement mes rares interventions sollicitées au cours de ces 16 années. Afin que l'image de notre famille "Cattinair" reste idéalement dans notre mémoire la seule valable d’être vécue !
Au printemps 2000, c’est dans l’enthousiasme que l’on a préparé le transfert de la propriété de CATTINAIR au groupe danois DISA (Note d'information du 13/03/2000).
Au cours des négociations entre les cadres responsables de l’une et l’autre société, l’optimisme était de rigueur. Seul bémol les divergences sur la technologie. Celle du cyclo-filtre, notre atout maître dans l’industrie du bois, était mal reconnue par le directeur technique de la filiale NORDFAB qui promouvait naturellement son filtre à cartouches valable dans d’autres industries. Quant à la tuyauterie normalisée, notre fleuron ivoirien, elle était contrariée par le même confrère. On espérait que le catalogue commun de la fusion de nos entreprises résoudrait ce problème…
Au cours du premier meeting DISA-CATTINAIR en avril à Pont-de-Roide, j’ai remercié solennellement, au nom de mes collaborateurs, mon successeur STIG HOFFMEYER basé à Copenhague, PDG du groupe DISA AIR (Pollution Control) de leur avoir fait confiance….
« … Vous ne serez pas déçus, car ces gaulois enracinés dans le sol de leurs ancêtres, se sont épanouis en créant une richesse appréciable. Je vous confie des hommes, des équipes structurées où chacun, à sa place, sera heureux de faire la preuve de sa compétence particulière. Vous avez racheté une entreprise mais on n’achète pas des hommes : On les intègre dans une communauté où le savoir-faire de chacun doit enrichir l’ensemble de sa contribution personnelle spécifique. Ils ne demandent qu’une juste rétribution de leurs efforts et si vous savez leur donner des ailes, ils se jetteront dans la bataille à corps perdu pour une grande ambition européenne et pourquoi pas mondiale !
Ils ont une devise : Semer chaque jour une image de l’Entreprise qui fasse germer l’envie de s’y épanouir…
Et adopté ma recette : L’obsession du travail bien fait, le goût du risque, la passion du jeu, mais surtout l’Amour des Hommes sans lequel rien de grand ne peut aboutir. »
Mon Directeur Général, Jean-François POULLEAU est nommé PDG de la filiale. Il sera assisté de tous mes anciens cadres comme prévu et en particulier Joe BEAUFILS à la Direction Commerciale France et Pierre-Louis GIRAUD à celle du département Finition, Technologie, R&D.
STIG me demande d'accompagner leurs premiers pas au Conseil d’Administration et mon frère Yves est rattaché à la Direction Commerciale pour deux ans (il ne restera qu’un an) afin d'assurer une continuité dans les excellents rapports que nous avions avec nos clients.
En avril parait le n°8 de la revue « DISAairmail » qui fait l’apologie de la fusion CATTINAIR+DISA. « Relève de générations… entente parfaite… avec Cattinair l’entreprise consolide sa position parmi les 3 plus grands au Monde ! »
Et dans la foulée, STIG envisage la transformation d’un bâtiment annexe dans la cour du « château » le CATT’HOTEL, une étape sympathique pour les Vikings en visite laborieuse chez les Gaulois. Le 16 mai, un projet de mon fils Philippe, architecte, est adopté et l’investissement budgété.
Le 22 juin 2000, 3 mois précisément après le « mariage », j'adresse à STIG sur sa demande mon 1er rapport d'administrateur…consultant. (Mon rapport du 22/06/2000) traduite par mon ex-assistante Annie à laquelle il répond « Very best regards to Gabriel ! He must be proud of his Cattinair Team Performance !? »
Le même jour à Paris, mon frère Yves rencontre J.P. Denis D.G. de DELTA NEU, un concurrent auquel nous étions rarement confrontés. Mais avec lequel nous avions ébauché dans le passé un deal pour des échanges de matériel. Avec DISA cela pouvait devenir un affrontement. La coopération a été tentée : Lettre de Denis à Yves le 3 juillet 2000 et rendez-vous en septembre (Courrier du 03/07/2000). Ce sera à terme un échec compréhensible.
Par contre avec nos collègues du groupe où les échanges devraient être une religion commune, les discussions sont délicates et les décisions lentes à être appliquées… Josef ZILAI chargé des pays de l’Est se plaint déjà d’un projet concurrent de DISA sur son secteur. Pierre-Louis rencontre son collègue danois Asger LAURITSEN le 9 mai pour une réunion « constructive » sur le marché polonais. (Lettre à Asger du 30/08/2000 où je lui rappelle l’importante implantation de matériel Cattinair apprécié en Pologne depuis 1976 : mail du 30/08/2000). Un nouveau meeting aura lieu à Varsovie le 13/09/2000 dans la filiale polonaise MARKI « concurrente et non moins sœur » de notre groupe !
Les 4 et 5 juillet à Pont-de-Roide : Un séminaire réunit les cadres de Direction de DISA, ceux de CATTINAIR intégrés, mon Frère et moi-même pour un premier constat. Initiée par les résultats positifs du premier semestre, l’ambiance est chaleureuse. On oublie un peu qu’ils sont le fruit d’un riche transfert. Les problèmes d’harmonisation dans les secteurs de fabrication et de vente ainsi que le catalogue de produits communs sont ébauchés. Objectifs jusqu’en 2005, marchés évoqués, investissements projetés seront les sujets de réflexion pour élaborer le budget 2001 au cours d’un meeting fixé au 15 septembre. Mon frère Yves, Pierre-Louis et Joe me font part de leur avis après discussion entre eux. J’en informe STIG le 6 août « les objectifs en cours me paraissent trop ambitieux pour 2001… » (Message du 06/08/2000)
Le 10 août je réponds à la lettre personnelle de Werner TOCHTERMANN, Directeur de la filiale allemande d’AUGSBURG « Cattinair Gmbh » une dizaine de collaborateurs qui seront intégrés dans la filiale GARANT-Disa plus importante mais orientée vers le marché de la Fonderie. Ce qui risque de ne pas favoriser une entente parfaite. (Mail de Werner et ma réponse du 10/08/2000)
Au cours du mois d’août également, on me demande d’accueillir un nouveau cadre danois, KLAVS KAAS-RASMUSSEN, qui arrive d’Afrique francophone. Je dois lui faire connaître le site de Pont-de-Roide et nos installations. Il sera le N°2, D.G.A. chargé de l’Administration et des Finances, le lien entre le Danemark et la France. Une France provinciale que je lui ai présentée et qu’il a adoptée. Quand il devra quitter en 2009 la succession Disa-Cattinair pour la déroute avec Dantherm, il conservera sa résidence comtoise malgré ses emplois à Bordeaux puis à Shanghai et à ce jour Singapour. Car à l’inverse du Gaulois sédentaire, le Viking est un marin voyageur !
Le 29 août à Pont-de-Roide : Réunion au « Château » dans mon ancienne « Holding » du Board des Directions de MAERSK et DISA avec des amis Suisses invités à la fête. J’apprendrai qu’il s’agit de la direction de Georg FISCHER, spécialiste en fonderie et en Joint-venture avec DISA APC. C’est à cette occasion que je verrai TORBEN DUER, Directeur Financier de Georg FISCHER-DISA pour la première fois.
Le 7 septembre, je me suis rendu avec l’ingénieur Yan ROVERE du Ministère de l’Economie à Bercy chez MANUBOIS près de Dieppe. Afin de clore le dossier initié en avril 1990 sur des travaux de recherche dans le domaine du traitement de surface écologique dans l’industrie du Meuble, je me devais de faire constater une réalisation exemplaire pour obtenir le solde de l’aide consentie par l’Etat. C’était mon engagement de Vendeur vis-à-vis de Disa Acheteur inscrit dans le contrat de Cessions art. 5.3. Le montant sera versé. Il est indiqué au bilan 2000 en profit exceptionnel.
Le 11 décembre 2000, MEETING du BOARD à Herlev, siège de DISA au DANEMARK. Le groupe fête ses 100 ans et l’union de DISA APC (1000 pers.) avec le groupe de fonderie GEORG FISCHER-DISA (1500 pers.) sous la houlette du PDG STIG. Un seul logo « DISA » une seule couleur le bleu turquoise ! Celui de la maison-mère MAERSK (mais aussi par hasard celui des appareils Cattinair !) La réception est grandiose, la restauration royale et le vin français. Le lendemain notre invitation à la table de STIG m’offre le plaisir de faire connaissance avec son épouse francophone Linda, interprète officielle et surtout charmante hôtesse.
Le 22 décembre 2000, je suis convoqué à l’A.G. de DISA-CATTINAIR. Délibération au premier plan pour accorder un prêt « CATTINAIR », dont la trésorerie est largement excédentaire, à notre confrère « NORDFAB » qui est à l’inverse tributaire des banques : 40 millions de francs (6 M€). Voilà un geste qui mérite considération envers le Père Noël.
Le 31 janvier 2001 : 10 mois après le mariage on apprend officiellement que STIG est appelé en renfort dans une autre filiale « ROSTI » de la planète MAERSK. Il est remplacé par TORBEN DUER désormais PDG de notre groupe DISA APC. STIG me rassure, il est toujours le patron, mais l’info m’était parvenue comme un désintérêt de sa part de « notre » avenir.
Courant mars, on me signale que le procès DEVAUX/AXA est ressorti des instances judiciaires. STIG me le confirme. Le 17, Annie lui transmet par fax mon opinion sur cette affaire qui avait fait l’objet, lors de la Cession, des articles 7.1 et 7.4. (Ma lettre 17/03/2001). Le 22, elle me traduit la réponse de STIG très conviviale. (Réponse 22/03/2001)
Entre-temps, il avait dû recevoir ma lettre de démission du Conseil d’Administration. C’était un soulagement pour Jean-François qui n’appréciait pas ma présence pourtant rare et discrète… j’étais persona non grata dans les allées de son pouvoir ! A Jean-François, j’avais accordé ma confiance pour sa compétence indiscutable et confié la direction de l’Entreprise en janvier 1997. A mon frère Yves la Présidence. Je m’étais désormais détaché des affaires courantes pour me consacrer à son avenir au XXIème siècle dans l’objectif de me retirer au plus tard en 2000 à 70 ans. Nous avions ensemble adopté une stratégie qui a porté ses fruits jusqu’à ce jour…de printemps 2001 !
Le lendemain 23 mars, j’assistais à mon dernier Conseil : la présentation des résultats 2000 et le point sur le Budget 2001… C’était l’euphorie : le premier anniversaire d’un mariage heureux salué par une information interne délirante. En réalité seul un petit groupe restreint d’affidés qui bénéficiait d’un généreux coup de pouce sur les hauts salaires pouvait se réjouir. La majorité de mes anciens collaborateurs me laissait entendre à mots couverts que l’atmosphère dans les couloirs était pesante et le management difficilement contestable...
Comment faire passer le message à STIG ? Alors que nous avions scellé notre accord sur une implantation européenne, un leadership basé sur une entente parfaite dans la coordination de nos échanges, DISA parlait de « Home Market », avant tout le centre de profits. La France pour les actionnaires représentait effectivement un profit appréciable : 2,5 M€ de dividendes sur l’exercice 2000 et près de 1M€ pour la gouvernance de Copenhague ! Mais la Bourse à Paris est en chute depuis l’automne et le marché hexagonal est dépressif. Alors que l’entente commerciale européenne génératrice de ventes « à l’export » n’est pas encore musclée, on envisage un investissement sur Luxeuil pour augmenter une capacité de production déjà en excès. Je ne gâcherai pas le plaisir de STIG, satisfait de notre intégration en apparence réussie et qui prend en charge un autre satellite de la planète MAERSK spécialisé dans le Plastique ! Et l’on suivra ses conseils de « repos mérité après 40 ans de succès… » Dans son dernier courrier du 22 mars 2001. Mon frère Yves se lancera dans la construction de sa maison proche de Pont-de-Roide. Et moi je pourrai enfin me consacrer à mon rêve de jeunesse, l’ECRITURE : 3 livres qui seront édités en 2002 et 2003 dont l’Histoire de Notre Entreprise.
Juin 2001 : 3 mois plus tard, Frédéric PETIT m’annonce qu’il a donné sa démission. Il sera le 1er cadre responsable français à quitter le navire : il refuse de cautionner une gestion informatique dont il a la charge et avec laquelle il est en désaccord profond…
Septembre 2001 : Info au personnel, le point sur l‘économie en récession par JEAN-FRANCOIS. Niveau bas des commandes, sous-activité des usines, catastrophe aux USA, faire mieux et moins cher… Je relève surtout qu’à l’export « les synergies ne sont pas encore matérialisées… » (Note d'Information Générale du 25/09/2001)
En 2002, j’apprends que DISA-Cattinair a mis en vente notre Usine de Lyon-MEYZIEU et doit licencier 20 personnes. Heureusement « Pépé » CEGARRA notre talentueux ex-collaborateur trouve l’acheteur et recase tout le personnel !
En 2003, les nouvelles que me transmettent mes anciens collaborateurs ne sont pas réjouissantes. Le Directeur Commercial JOE réfute la stratégie adoptée et menace de partir. Jean-François et Klavs nous invitent à une réunion de management le 13 mars. L’été sera très agité et en septembre des grèves se profilent alors que l’activité a repris sérieusement. Le 8 décembre, JOE fait publier les résultats comparatifs à fin novembre 2003 des services commerciaux, à l’avantage très net de la France sur l’Export (Réponse du 08/12/2003). Le Comité d’Entreprise de son côté publie un dossier volumineux de 32 pages (3,6 Mo) affichables concernant un Plan de Sauvegarde de la Compétitivité de l’Entreprise très ciblé. TORBEN décide alors de faire un tour de France des agences avec JEAN-FRANCOIS pour mieux appréhender le marché. Il adresse un rapport détaillé sur son constat et propose des remèdes pour un redressement optimal à l’attention du personnel le 19 décembre. (Note d'information de Torben du 13/12/2003) La réponse des délégués du personnel et du C.E. est pessimiste. Le mécontentement est grand. On demande le départ de JEAN-FRANCOIS et son remplacement par KLAVS le 22 décembre (Rapport très violent du C.E. le 22/12/2003).
Le 6 janvier 2004, TORBEN m’invite avec mon frère et KLAVS, excellent interprète, à un échange de nos points de vue sur la situation délétère… Je confirme le mien par mail le 12 janvier. (Mon courrier du 12/01/2004) Sa réponse est intéressante (Réponse de Torben du 20/01/2004) mais le malaise est profond. Quelques jours plus tard, j’apprenais que JEAN-FRANCOIS avait démissionné et KLAVS nommé Directeur Général.
Pour renouer avec une habitude « Cattinair », KLAVS relance un CAT’News mensuel afin d’informer, rassurer, entraîner, faire participer et tenter de retrouver une ambiance favorable à la réussite après 5 démissions et 1 licenciement ! (Catt'News du 31/01/2004) J’écris à nouveau à TORBEN… (Courrier à Torben du 06/03/2004), Cat’News d’avril, Courrier de STIG à la suite de l’envoi de mon livre sur « Cattinair ».
En mai, un nouveau DRH est embauché car les démissions continuent et il faut retrouver des éléments compétents dans tous les domaines. Dans cette situation, les coûts augmentent et face à une concurrence agressive les marges sont de plus en plus réduites et souvent négatives. (Catt'News du 30/06/2004)
Du 16 au 18 juin, j’accompagne JOSEF notre export-manager hongrois pour l’Europe de l’Est sur sa demande et l’insistance de notre Agent à Bucarest. On doit rencontrer la Direction du Fabricant de Meubles roumain nationalisé ALPROM. Je connais le Président qui a déjà acheté du matériel Cattinair au siècle dernier et l’investissement prévu le 20 octobre dernier est très important !
Sur le marché français, KLAVS et JOE tentent de remonter le moral des troupes, mais à Copenhague, on a déjà scellé le destin de DISA-Cattinair pour 2005 en procédant à un échange d’actions avec un autre danois DANTHERM originellement spécialisé dans la Climatisation !
Du 21 au 24 juin : réunions dans les services. Analyses, propositions… projections jusqu’en 2008 ! La situation est critique et s’aggrave financièrement. (Catt'News du 30/06/2004) Le 20 juillet : Référendum (Elections dans 3 collèges) … Commentaires en septembre (Catt'News du 30/09/2004)
Marc LEBLANC, responsable de la Tuyauterie Normalisée, ira en novembre aux USA prendre le pouls de la filiale Disa-Nordfab qui obtient d’excellents résultats sur le marché américain. En France le champion de la T.N. « Cattinair » homologuée en 1986 par AFNOR a sans doute perdu son titre ! Et pourtant certaines idées Cattinair portent encore leurs fruits certifiés « ATEX » (Certification ATEX du 31/10/2004) Le 22 novembre : TORBEN informe le personnel de la nomination de Marc MARIJON auréolé de compétences multiples et internationales à la tête de DISA-Cattinair SAS dont il devrait prendre la présidence prochainement (Annonce nomination nouveau CEO du 22/11/2004) Au cours du dernier numéro du CAT’News du 30/11/2004, KLAVS lui souhaite la bienvenue !
C’est la clôture de l’histoire de DISA-CATTINAIR qui aura vécu presque 5 ans…et la fin de mes illusions sur l’avenir européen de DISA à qui j’avais confié CATTINAIR !
L’année 2005 ne s’annonçait donc pas sous d‘heureux auspices. Un audit presque parfait du Cabinet SYNDEX de 2001 à 2004 (qui paraitra en juillet) est alarmant.
DISA se fondait dans une filiale nouvelle DANTHERM Filtration SAS.
TORBEN était le DG de la Holding du nouveau groupe basé à Copenhague. Marc MARIJON devait être PDG de la filiale française. J’ignore s’il l’a été un seul jour. Mes anciens collaborateurs qui ont pu l’approcher ont eu l’impression qu’il découvrait une situation mal venue. Il quitta son poste très tôt et TORBEN dût relancer une offre en demandant à KLAVS de combler provisoirement cette défaillance comme en 2004.
C’est seulement au cours du printemps 2005 qu’un nouveau candidat bisontin Antoine CANTENOT accepte la charge. Ses investigations le conduisent à prendre des décisions draconiennes. En juin sont licenciés, en particulier et dans le désordre, Michel CUENOT, Comptable, Dominique BRUN, responsable des Achats et des Opérations, Pierre-Louis GIRAUD l’âme du département FINITION et… le Directeur Commercial France Joe BEAUFILS qui fera de la résistance ce qui n’arrangera pas la dynamique des Ventes.
Au cours de l’été l’ambiance ne s’était pas améliorée et le 3 septembre, j’ai participé car je ne pouvais rester étranger, à une grande manifestation dans mon village natal qui était surtout celui dont CATTINAIR était issu. (Manifestation du 03/09/2005)
Avril 2006 : Avec un deal d’entente et d’échange avec ANTOINE …JOE quitte enfin DANTHERM. Il a l’intention de créer « DEF-TEC » qui va devenir naturellement un concurrent compétent mais avec des moyens modestes sur le même marché.
Au cours de 2007, DANTHERM Filtration se rapproche de CEFLA constructeur-installateur de chaines de Traitement de Surface en ITALIE, notre principal concurrent sur le marché du Meuble depuis 1979 et très intéressé évidemment. La vente suivie par KLAVS de notre département « FINITION » aura lieu en décembre : outre la clientèle, les brevets, les plans, la chaîne de démonstration… la marque « Cattinair » en Europe, « Cattinair-finishing » aux USA : Une technologie performante accumulée sur 25 ans est bradée !
2008 : C’est le début de la fin de l’usine de PONT-DE-ROIDE qu’on avait spécialisé dans ce domaine et du Hall d’essai. Des tôliers, des monteurs, des techniciens et vendeurs confirmés changeront d’employeur.
2009 : C’est le licenciement de KLAVS qui est à l’ordre du jour et le dernier exercice de l’entreprise. A Bourguignon, JOE inaugure l’usine DEF-TEC… le 18 septembre (Discours du 18/09/2009)
En juin 2010 : Liquidation judiciaire de DANTHERM Filtration SAS.
Ce désastre m’interpelle naturellement : un héritage gâché et combien d’hommes déçus ! Alors j’écris le 7 juin 2010 une lettre ouverte dont j’envoie la primeur à celui auquel j’avais confié leur destin : STIG Hoffmeyer. Sa réponse rapide du lendemain me confortait sans qu’elle puisse y apporter de remède (Réponse du 09/06/2010).
La réaction de JOE Beaufils est plus pragmatique. Son entreprise DEF-TEC à l’image des premières années de Cattinair est en pleine croissance avec une expérience que je n’avais pas. Par contre, il n’a pu s’entendre avec ANTOINE Cantenot pour bénéficier de la production de Luxeuil et s’est résolu à investir dans une unité de fabrication proche de Pont-de-Roide.
A Saint-Loup et Luxeuil, 2 entreprises de sous-traitance dirigées par d’anciens collaborateurs JEAN-PAUL et HERVE, les directeurs des usines de Luxeuil et Bourguignon HUGUES et JEREMY, avec une participation modeste de ma part, se joignent à JOE pour proposer une reprise des actifs Dantherm sous l’ancien logo déposé en 1977 « Cattin’Air »
Ce sera un jeune entrepreneur lyonnais Michaël VIAUX (Sté ASTEN) qui emportera l’accord du Tribunal de Belfort le 21 septembre.
Le 23 comme promis je lui adressai un courrier (Courrier à Mr VIAUX du 23/09/2010) à la suite duquel nous avons convenu d’une rencontre à son bureau le 7 octobre avec JOE. Oubliée notre surprise du ton élevé de MICHAEL à notre arrivée : il nous apprenait la démission de 3 commerciaux dont le D.C. ARNAUD et un « élément incontrôlable du CCE » ce qui était compréhensible. Par la suite il m’a félicité de la qualité du personnel dont je n’étais plus responsable…et notre entretien s’est conclu sur un accord sans réserve apparente avec JOE qui serait la fois son concurrent et son client. J’espérais un peu, sans trop d’illusions sur ce « gentleman agrément ».
J’avais déjà oublié la création d’ATIBOIS en 1972 sur un principe comparable : un G.I.E. qui regroupait 4 concurrents de LILLE, LYON, BORDEAUX et Pont-de-Roide… dissous en 1975 ! Quelle est la meilleure formule ? C’est toujours un problème d’hommes. Les miens ont essaimé leurs compétences chez nos concurrents en Italie, en Espagne, en Allemagne et aux Etats-Unis. D'autres ont créé leur propre entreprise comme Def-Tec et à un niveau artisanal, ils sont nombreux à assumer la maintenance de nos installations, en progression naturelle.
Nous sommes en avril 2016 et le 10 mai le Tribunal de Belfort choisira celui qui sera le 4ème successeur de CATTINAIR (septembre 1959 à mars 2000) !
Gabriel CATTIN à Pont de Roide, le 30 avril 2016